Skip to main content

Lundi, le tribunal correctionnel a retenu la culpabilité de deux jeunes prévenus, qui, le 14 août dernier, à Douai, ont malmené un homme pour le voler. L’un des auteurs a été maintenu en milieu carcéral.

Lorsque, le 14 août, vers 19 h 45, Pascal(1), aide-soignant, traverse le parc Jacques-Vernier, il n’imagine pas qu’il va devenir la cible de Johnny Dubus (21 ans), de R. R. (18 ans) et d’un troisième individu, mineur. Alors qu’il marque un arrêt, il est passé à tabac par les trois larrons qui lui dérobent son vélo, sa cigarette électronique, une batterie et onze euros. Les agresseurs ignorent que Pascal est handicapé à 79 %.« J’ai sorti une matraque pour lui faire peur, mais c’est le mineur qui l’a frappé avec, moi, j’ai mis des coups », déclare Johnny Dubus à la présidente du tribunal Caroline Marchal qui veut savoir pourquoi il est passé à l’action. « On a eu l’idée de voler un téléphone, je traîne avec des gens qui ont une mauvaise influence », explique le mis en cause dont le casier judiciaire recèle quatre mentions.

« Il n’est pas l’ennemi public nº1 »

Son conseil, Me Alban Deberdt, note qu’il n’est pas « l’ennemi public nº1 », qu’il ne sait ni lire ni écrire et que le mineur est « le plus impliqué ». R. R. confirme : « C’est le mineur (poursuivi devant le tribunal des enfants, ndlr) qui a frappé avec la matraque. Moi, j’ai jeté ses bières dans le canal », assure-t-il. D’après Me Anne-Sophie Audegond, la responsabilité de R. R., au casier judiciaire vierge, est la moins engagée.

« Coups de pied dans la tête »

« Johnny Dubus m’a matraqué, j’ai eu trois côtes cassées », dit la victime à la barre. La procureure Marie Prunier dénonce des faits d’une extrême violence, les prévenus ayant pris Pascal pour « un ballon de foot, il a reçu des coups de pied dans la tête. Il a cru qu’il allait mourir », assène-t-elle.

En définitive, Johnny Dubus est condamné à deux ans d’emprisonnement dont un avec sursis probatoire, avec maintien en détention pour la partie ferme de la peine. Il peut interjeter appel du jugement dans les dix jours. R. R. écope de quatorze mois de prison avec sursis probatoire, il devra également accomplir un travail d’intérêt général de cent quarante heures. Les deux prévenus devront verser solidairement 2 000 euros de préjudice moral et ont interdiction de paraître au parc Jacques-Vernier pendant trois ans.

(1) Prénom d’emprunt